Mine de cuivre (Saint-Véran)
Attention : circulation réglementée sur la piste de Clausis, navette en juillet et août. Renseignements : Festi'Saint-Véran 04 92 51 04 23 http://www.saintveran.com Office du tourisme 04 92 45 82 21
La mine de cuivre des Clausis à Saint Véran : un trésor caché en pleine montagne
Les vestiges de laverie de la mine de cuivre visibles depuis la route de Clausis ne manquent pas d’intriguer les randonneurs. Mais pourquoi ces machines imposantes et rouillées en pleine montagne ?
Ces quelques vestiges sont bien sûr la face visible de l’iceberg. Ils témoignent de l’exploitation d’un minerai rare et très riche en cuivre : la bornite. Des kilomètres de galeries ont été creusés à différentes époques pour extraire ce cuivre, qui était ensuite concentré avant d’être expédié et transformé en cuivre métal. Les travaux de la laverie se faisaient en surface. Les mineurs concassaient, broyaient, triaient, lavaient le minerai, d’où ces machines implanté au fil de la pente. Les travaux de la laverie avaient lieu à la belle saison, dès le dégel, puisqu’ils nécessitaient beaucoup d’eau. Pendant l’hiver les mineurs creusaient les galeries ; ils faisaient sortir les déblais et stockaient les blocs de minerai dans la trémie. Les habitants de Saint Véran qui travaillaient à la mine, se rendaient à la mine à skis, en bicyclette ou en mobylette selon les saisons. Des mineurs venus de Haute Loire, d’Italie ou d’Algérie sont aussi venus travailler sur ce site. Ils logeaient dans un bâtiment dont les ruines sont visibles en contrebas de la route.
L’histoire de la mine de cuivre de Saint Véran prend fin en 1960. La mine ne se remet pas des inondations de 57 qui ont alors dévasté les infrastructures du Queyras. Une série d’accidents à la toute fin des années 50 vient finir de mettre un terme à cette épopée industrielle en pleine montagne. Même si le minerai était très riche, les conditions d’extraction et d’expédition rendaient l’entreprise peu rentable. Malgré ces difficultés, cette mine a permis de maintenir une population à Saint Véran, une population par nature pluriactive, qui a su tirer profit de cette activité économique.
Mais la face la plus cachée de l’iceberg se situe en amont de la mine moderne vers 2500 mètres d’altitude où le filon de cuivre a été découvert plus 4000 ans avant nous. Ces premiers mineurs ont extrait de très grandes quantités de minerai. Ils ont aussi exploité du cuivre natif. L’organisation n’était pas artisanale mais déjà bien industrielle et très organisée. Ils ont extrait du minerai mais l’ont aussi transformé en métal en mettant au point des procédés très aboutis (grillage du minerai, concassage, et cuisson dans des foyers). Ces premiers métallurgistes de la fin du néolithique ont laissé de nombreuses traces de leur passage. On peut encore observer les impacts de leurs outils (en pierre !) et de l’attaque au feu sur un front de taille en surface. Ils ont aussi creusé des galeries profondes qui suivaient le filon. Ils ont dû arrêter leurs travaux face à un obstacle technique, sans doute à cause de la gestion de l’évacuation de l’eau. Le site a alors été abandonné… jusqu’à la fin du XIXème siècle où des travaux de prospection ont été entrepris partout dans les Alpes.
Ce sont les mineurs du début du XXème siècle qui en creusant des galeries ont rejoint les travaux de l’âge du bronze ancien. D’autres mineurs étaient passés avant eux et avaient extrait le minerai de manière massive et très minutieuse. Ils ont trouvé des restes de torches (plusieurs branches de bois assemblées qui servaient à s’éclairer) et une sacoche en cuir. Archéologues malgré-eux, ils ont consigné leurs « trouvailles » mais ont dû reprendre ailleurs et plus tard les travaux d’extraction.
Aujourd’hui les archéologues continuent de scruter ce site qui est un témoignage important et émouvant de la présence humaine en montagne, et du basculement des populations de l’âge de pierre à l’âge des métaux.
Infos pratiques :
Deux circuits de randonnées permettent de parcourir le site. Un grand circuit à la journée au départ de Saint Véran. Un petit circuit au départ de la carrière de marbre.
Des sorties accompagnées sont organisées.
Attention ! La piste de Clausis qui vient d’être réhabilitée dans le cadre du projet Géoparc est soumise à un arrêté municipal. La circulation est limitée, une navette est mise en place en juillet et août.
Attention ! Les galeries ne sont pas accessibles. Elles ont été fermées pour des raisons de sécurité. On peut néanmoins
rentrer dans la poudrière, une petite galerie sans issue où étaient stockés les explosifs.