Combarine (Puy-St-Pierre)
De Briançon par la route N94, prendre la D35 en direction de Puy-Saint-Pierre et Puy-Saint-André. Après quelques kilomètres, on arrive à l’embranchement qui sépare ces deux directions, il y a possibilité de parking dans la boucle. Poursuivre tout droit en direction de Puy-Saint-André pour accéder au sentier de montagne aménagé du site de la Combarine. Un accès est possible par le sentier qui débouche sur la route du "haut", celle de Puy Richard, au niveau de la croix située dans un virage.
Située sur la commune de Puy Saint Pierre, la mine de charbon de la Combarine a été exploitée artisanalement de 1824 à 1929, puis industriellement jusqu'en 1962, date de sa fermeture.
Sa "redécouverte" et son étude sont le fait de la Société Géologique Minière du Briançonnais.
Le CBGA a aménagé ce site pour permettre son exploitation pédagogique : reconstituer l'environnement à l'époque Carbonifère (Ère Primaire) à partir des roches rencontrées et des relations géométriques entre ces roches.
Les anciens terrils de la mine de la Combarine sont visibles depuis la vallée sur le Prorel, à droite du Ravin du Loup.
Coupe au niveau de la route reliant Puy St André à Puy Richard
Entre Puy Saint André et Puy Richard, l'affleurement de la Route des Puys expose une succession conglomérat-grès-schiste qui se répète plusieurs fois.
Cette succession évoque l'érosion d'un relief aboutissant à un transport de sédiments qui se déposent dans un bassin. L'arrivée d'une crue torrentielle brutale dépose des sédiments grossiers par-dessus des sédiments plus fins. La granulométrie des sédiments diminue au fur et à mesure que la vitesse du courant décroît. Les conséquences vérifiables de cette hypothèse sont : le ravinement (formation de chenaux) et l'érosion (décollement, transport et "redépôt" de quelques "plaques argileuses") de la surface partiellement indurée par l'arrivée brutale d'une crue.
La succession est également visible au niveau de la plate-forme installée par le CBGA.
Séquence type du secteur de la Combarine
Au cours du Carbonifère, le Briançonnais est sujet à une subsidence. Les bassins formés se remplissent de sédiments détritiques selon la séquence suivante :
- zone marécageuse peu profonde, sédimentation très fines (argiles), forêts de fougères arborescentes, climat chaud et humide
- crue torrentielle qui érode le sol et détruit localement la végétation. Des sédiments grossiers (galets puis sable) recouvrent les restes de végétaux qui se trouvent épargnés de la dégradation microbienne (milieu anaérobie et formation possible de charbon)
- le courant diminue progressivement et la sédimentation se fait de plus en plus fine. La zone devient marécageuse, la végétation s'installe peu à peu sur les sédiments charriés lors de la crue.
Site de la plateforme d'observation du CBGA
Stratification entrecroisée dans le secteur de la Combarine
Schéma de stratifications entrecroisées
Des stratifications entrecroisées sont dues à des dépôts de bancs sableux (couches inclinées) et à des érosions de chenaux se succédant au gré du déplacement du courant.
D'autre part, des fossiles de fougères arborescentes et calamites (plantes ressemblant à nos prêles actuelles) sont visibles. Ces fossiles sont datés de l'époque Carbonifère. Fougères arborescentes et calamites sont des plantes de climat chaud et humide.
Fossile d'un tronc de fougère aborescente
Fossile de Calamites