Verrou glaciaire (Briançon)

* Not translated page - Origine language : French

Pour accéder à la Citadelle : Depuis le haut de la ville, se garer au grand parking du Champ de Mars qui jouxte la route N94 et pénétrer à pied par la porte de Pignerol. Du bas de la ville il faut remonter l’avenue de la République dite « la Chaussée » et soit continuer jusqu’au Champ de Mars soit pénétrer par la porte d’Embrun au sommet de cette montée (monument aux morts) à pied ou en voiture (parking possible au pied de la Grande Gargouille). Point de vue depuis le Fort des Salettes : Depuis la N94 en haut de la ville (parking recommandé au Champ de Mars) prendre le chemin des Salettes (étroite route goudronnée pour les voitures avec parking possible au sommet) qui grimpe vers la Croix de Toulouse, poursuivre par la piste du chemin des Fontaines sur la droite qui mène au Fort des Salettes.

Tous services à Briançon

Sentier de montagne

Située près de la jonction de quatre vallées dont deux descendent de la frontière, la vieille ville de Briançon a été bâtie sur un rocher (un verrou glaciaire) qui barre la vallée. Cette situation résulte de son rôle de ville frontière et de place forte. Un rôle qu'elle tient depuis l'antiquité, bien avant d'avoir été fortifiée par Vauban. Le verrou glaciaire est bien visible du Fort des Salettes qui offre un beau panorama, tandis que le chemin de ronde de la Citadelle permet d'observer des roches sédimentaires.

On monte aisément au Fort des Salettes à pied, en une vingtaine de minutes (dénivelée 50-60 mètres, distance horizontale 400 à 500 mètres), depuis le grand parking du Champ de Mars, par une petite route étroite puis par une ancienne route militaire. De là, la vue est étendue sur la vallée de la Durance en amont et en aval de la ville, ainsi que sur la ville et les forts qui l'entourent. La vieille ville et les forts sont tous localisés sur des éminences rocheuses, entourées de secteurs plus plats et couverts de prés ou de bois : le petit Fort Dauphin est séparé par un col du groupe Fort des Trois Têtes-Vieux Briançon ; en arrière apparaît le Fort du Randouillet, proche de la vallée de la Cerveyrette. Ces "îles rocheuses" au milieu des prairies et des bois sont autant de bosses du fond rocheux de l'ancien glacier de la Durance, entourées de dépressions qui ont été comme "tapissées" par les alluvions et les moraines. En effet, pendant la dernière grande glaciation (50 000 à 20-25 000 ans), un glacier occupait la vallée de la Durance, qu'il contribuait à creuser.

À l'emplacement du vieux Briançon et du fort des Têtes existait un seul bloc de roches dures (calcaires, dolomies), tandis qu'à l'amont et à l'aval, les roches plus tendres (schistes, calcschistes) étaient plus faciles à éroder. Le glacier a donc "surcreusé" à l'amont et laissé un relief relatif à l'emplacement des roches dures. Une fois le glacier fondu, ce relief est devenu ce que l'on appelle un "verrou" barrant la vallée, que la Durance a ensuite entaillé en y creusant une gorge étroite et profonde (une gorge de raccordement), située entre la Citadelle et le Fort des Têtes. Au XVIIIe siècle, les militaires ont jeté un pont par dessus cette gorge, le pont d'Asfeld, que l'on voit depuis le fort des Salettes, et que l'on peut aussi aller voir depuis la partie basse de la Vieille Ville.


Pont d'Asfeld
Pont d'Asfeld

Du fort des Salettes, on peut redescendre plus directement par un sentier qui serpente sur les dolomies et rejoint la route d'Italie un peu à l'est du Champ de Mars. Il passe à côté d'un gros bloc de grès conglomératique carbonifère, perché sur la crête, et sur lequel est gravée la date de 1853 (date probable de construction du fort) : c'est un bloc erratique, qui a été transporté par l'ancien glacier. Les premiers affleurements de Carbonifère dans la vallée (Durance puis Clarée) ne se trouvent qu'à l'amont de Névache, ce qui implique qu'il a été transporté sur plus de 20 km.

Bloc erratique aux Salettes

Entrer dans la ville par la porte de Pignerol, monter aussitôt vers la gauche jusqu'au chemin de ronde, que l'on parcourt horizontalement, en passant devant le musée de la Mine, jusqu'à un petit tunnel creusé dans la roche. Là, affleurent des calcaires gris stratifiés, et localement de la dolomie blanche ou jaunâtre. Les calcaires sont plissés. Des plis sont également visibles le long d'un sentier caillouteux situé au-dessus du chemin de ronde et sous les remparts de la citadelle.