Mine des Hurtières
Dès le Moyen Age, les mines de Saint-Georges-d’Hurtières connaissent une forte activité. Si le cuivre et l’argent sont au cœur des convoitises dans un premier temps, le fer constitue ensuite l’essentiel de l’exploitation.
Les débuts de l’activité minière sont méconnus. Si la réputation des mines résonne au 12ème siècle à travers « la Chanson de Roland » et la légende de l’épée Durandal, les premiers documents conservés dans lesquels les mines des Hurtières sont évoquées datent de la fin du 13e siècle. L’exploitation du fer, du cuivre et de l’argent appartient dès lors au seigneur des Hurtières et au Comte de Savoie.
A l’époque moderne la situation évolue. La gestion des mines s’organise bien que les propriétaires se succèdent. Au début du 18ème siècle, la Compagnie Villat en rachète les droits d’exploitation, soit 14 fosses dites en mauvais état. Mais la concession n’est pas exclusive. Les paysans locaux revendiquent l’ancien « droit coutumier » qui leur permet d’exploiter le minerai pour leur propre compte. A la fin du 18ème siècle on estime le nombre de mineurs à 400. Parmi eux, des paysans alternent les travaux des champs en été avec ceux de la mine à la morte saison.
En 1802, Louis Grange rachète les fosses pour 70 000 francs. De nouveaux conflits éclatent entre les exploitants des mines et les propriétaires de hauts-fourneaux locaux. Malgré cet imbroglio juridique, l’exploitation des mines est très active au 19ème siècle : quatorze hauts-fourneaux et trente martinets ou forges travaillent le minerai des Hurtières dans toute la Savoie. Pourtant, le 11 novembre 1875, la famille Grange loue aux établissements Schneider et Compagnie la concession des mines de fer de Saint-Georges-d’Hurtières. Le pari est alors de rationaliser une exploitation trop longtemps conduite de manière désordonnée et anarchique. La Société Schneider apporte les infrastructures nécessaires (rails, wagonnets, plans inclinés, fours à griller à gaz…) pour rentabiliser des mines alors transformées en véritables usines.
De 1876 à 1886, 257 000 tonnes de sidérite et 11 000 tonnes de chalcopyrite sont extraites. Mais malgré ces efforts, le gisement de Saint-Georges-d’Hurtières n’est plus concurrentiel face aux exploitations du nord de la France (la minette de lorraine). L’exploitation cesse définitivement en 1931.
Au début des années quatre-vingt, la concession retourne à l’Etat qui fait aussitôt procéder à l’obstruction des entrées. Il resterait sous terre au moins 1 500 000 tonnes de minerai, soit autant que ce qui en a été extrait. La Municipalité de Saint-Georges-d’Hurtières a été d’emblée sensibilisée par la communauté scientifique sur l’importance et la singularité de ce patrimoine.